Rencontre avec Les Frères Pétard (interview)

Ton blaze dans le chanvre ?
On œuvre sous le doux nom de Les Frères Pétard CBD — une fratrie d’esprits libres au service de la plante qui fait sourire. Mais dans la vraie vie de ferme, c’est ZFarm, notre petit havre de paix où poussent aussi bien les arbres champêtres et fruitiers que les idées saugrenues. On est pépiniéristes bio et poètes aquaponiques à nos heures perdues.

Tu cultives où, avec qui, et dans quel esprit ?
On cultive au bout d’un arc-en-ciel, dans un coin de Champagne où la terre est vivante et les blagues fusent plus vite que les bourgeons. On cultive en famille, entre amis, avec nos mains dans l’humus et nos cœurs dans les nuages. L’esprit ? Fun, amour et un petit grain de folie bien assumé.

Sol vivant, bio ou permaculture : c’est quoi ta philosophie de culture ?
On a deux écoles à la ferme : l’une en aquaponie sous serre, où les poissons murmurent des secrets aux racines ; l’autre en mode permaculture sauvage sur sol vivant, dans des parcelles en agroforesterie, genre “forêt magique version chanvre”. On appelle ça la syntropie, mais en vrai, c’est juste le bon sens avec un soupçon de poésie.

Ton arôme préféré sur une fleur bien affinée ?
Ah… la bonne vieille odeur de terre, comme un sous-bois après la pluie. Les vibes Kush et Skunk old school, ça sent la nostalgie et les années lycées avec un fond de vinyle qui craque.

La variété que tu pourrais cultiver les yeux fermés ?
La Kompolti bien sûr… non, je rigole ! On est clairement team Kush et Super Skunk. Cultiver les yeux fermés, peut-être, mais pas sans sentir — c’est là que ça se joue.

Outdoor, greenhouse ou indoor : t’es de quelle école ? Et pourquoi ?
Greenhouse et outdoor, sans hésiter. On aime les plantes qui ont vu le soleil, senti le vent, échangé trois mots avec une abeille. Mais on garde un petit labo indoor pour l’hiver, histoire de faire pousser la magie même quand il gèle dehors.

Ta plus belle galère en culture ?
Le pire fléau ? Pas le mildiou, ni la grêle, ni même une chèvre ninja… Non. Le bipède à poil dru — l’homo chapardeurus — qui débarque discrètement la nuit pour cueillir l’amour à la source.

Et ton plus beau moment de culture ?
Chaque jour est une petite extase. Mais si on doit choisir : ces matins givrés où le chanvre scintille comme s’il sortait tout droit d’un conte féérique, recouvert de trichomes gelés. On aurait cru que les plantes avaient fait la teuf toute la nuit et s’étaient réveillées maquillées de givre. Magique.

Qu’est-ce que tu fais pendant la manucure ?
On entre en transe douce. Musique planante, doigts agiles, esprit en connexion directe avec la plante. C’est notre rituel de gratitude. Et oui, parfois on fume un peu pour harmoniser le geste et l’intention. La manucure, c’est un art martial.

Le terroir, c’est important pour toi ?
Grave. Le chanvre, c’est comme le pinot noir : il raconte la terre où il a poussé. Et vu qu’on est en Champagne, autant dire qu’on a le terroir qui fait chanter les racines.

Ton pire cauchemar de chanvrier ?
Les vendeurs de néostupéfiants et les shops qui veulent du bon, du bio, mais pas trop cher, hein, parce qu’ils préfèrent marger X10 en vendant de la merde washée ou pulvérisée avec des merdes de synthétiques. Le vrai cauchemar, c’est de voir le chanvre perdre son âme au profit du marketing étranger et sous vide le tout sous fond de presse bien orientée anti-chanvre.

Une plante compagne que tu aimes avoir près de ton chanvre ?
Le chanvre aime les bonnes vibes. On plante souvent du basilic, de la menthe, des piments, des fleurs ou des herbes folles. Ça lui fait de la compagnie et ça attire les esprits cools du jardin.

Une musique qui colle parfaitement à ta parcelle ?
Un bon vieux Groundation au lever du soleil, un Serge Gainsbourg à midi, et un petit Boris Brejcha au crépuscule. Le chanvre a des goûts musicaux très ouverts. Il groove avec tout et nous aussi.

Tu consommes quoi toi, au quotidien ?
Chez nous, c’est un peu la fête des sens : infusion, combustion, macérât maison. D’ailleurs, notre macérât est si bon qu’on envisage de le rendre obligatoire au petit dej’

Un(e) chanvrier(e) que tu respectes à fond ?
Impossible de citer un seul nom. On respecte tous ceux qui bossent avec leur cœur, qui prennent soin de la plante et de la planète. Mention spéciale à nos camarades de l’AFPC qui tracent la route avec passion.

Une phrase pour résumer ta vision du chanvre ?
Le chanvre, c’est la vie… mais avec un rire au coin des lèvres et un joint plein de poésie.

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